Il y en a partout sur le littoral, on en voit sur les plages de l’Atlantique aussi, plus imposantes parfois. Les nôtres sont la plupart du temps des palissades de châtaignier ferraillées et maintenues dans un équilibre précaire par des piquets fichés dans le sable.
Les ganivelles — joli nom peu connu — donnent souvent au paysage marin une touche poétique, rompant gracieusement la rondeur d’une dune, apposant un paraphe élégant aux marques ondoyantes que le vent a tracées sur le sable, zigzaguant vivement sur une grève monotone.
Mais leur présence est tellement familière et banale que nous les voyons sans les voir, comme si elles étaient consubstantielles de nos paysages marins. Et elles servent de tout, ces pauvres ganivelles si fragiles, souvent agressées, dépouillées, abattues, vandalisées jusqu’à périr dans les bûchers interdits de fêtards noctambules aoûtiens.
Elles ont pourtant une fonction très noble : elles servent à protéger les dunes, a fortiori les plages que l’érosion marine menace en permanence.
Les ganivelles sont les sentinelles de notre littoral !
On ne doit pas les franchir lorsqu’elles enserrent un espace qu’on a envie d’occuper pour s’abriter des regards indiscrets, pour étendre une serviette de plage afin de solitairement bronzer : la zone qu’elles délimitent est, nous l’ignorons souvent, un microcosme biologique qu’il faut laisser se développer, un petit conservatoire de la nature que nous devons épargner.
Voilà donc quelques ganivelles de la baie d’Aigues-Mortes simplement arrachées, photographiquement parlant, à leur espace naturel.
Et pour les plus curieux, voici un lien pour en voir d’autres…
http://fr.calameo.com/read/0024141724d8f5005805a
