Petite leçon de peinture
« Mon travail commence par des fouilles assez laborieuses et est un mixte de techniques. Je suis un coloriste. Je vois en couleur et pour moi le volume ne peut être qu’en couleur.
Au début, je commençais à l’huile. Le problème qui se pose est le temps de séchage et donc de prise de décisions. Quand tu remets en question un fond, à l’huile tu ne peux pas passer du noir au blanc, du sombre au clair, en quelques couches. Petit à petit, j’ai utilisé l’acrylique pour faire monter la matière et ensuite revenir avec un recouvrement à l’huile qui pourra s’effacer plus aisément avec un chiffon et de l’essence. L’idée est d’avoir une construction que je peux remettre en question progressivement.
Ce processus est mis-en-oeuvre pour la recherche d’un équilibre qui se révèle et se précise petit à petit sur la toile. Je passe donc autant de temps à rayer un visage à la bombe qu’à bien peindre, car s’agissant de la bombe, c’est une décision irrévocable qu’il faut murement réfléchir ».
« À partir de quel moments je m’arrête ? C’est une aventure, une exploration à partir d’un canevas, d’une idée assez vague, qui au fur et à mesure des prises de décisions, amène à une composition équilibrée. »
Quel peintre pour quelle peinture
Il y a quelques années, il quittait l’enseignement des arts plastiques dans la région parisienne. Pour échapper au carcan de l’Éducation Nationale, certainement aussi à une vie parisienne qui ne lui convenait plus, mais surtout pour réactiver la flamme artistique et ses envies, il s’installe à Nîmes.
Aujourd’hui, la question de continuer à peindre ne se pose pas. Il a toujours envie de surprendre, de remettre en question sa pratique, d’être décalé. Ça passera certainement par un retour au dessin et par le tatouage, une technique dont il s’est emparé, récemment.
Sur le caractère punk et de dandy de ses œuvres, il s’explique : « Je me suis posé la question du processus de création lié à la construction et cette destruction. La destruction, chez moi, est plutôt une remise en question pour une construction. Dans ce processus, je fais et défait à l’envie. C’est là peut-être mon côté punk. Il y a surtout une forme d’anarchie. Une anarchie très maitrisé. Ça a pu correspondre à un mode de vie qui se retraduisait dans ma peinture. Je peins comme je vis, dans le désordre ! ».
En attendant de voir se que produira sa nouvelle vie, vous pourrez le rencontrer à « L’Appart à Part », 53 bis rue Notre-Dame, à Nîmes, chaque week-end, de 14h à 18h, jusqu’au 28 mai.
Et sur rendez-vous : lespotlass@gmail.com ou 07 62 22 67 27