Les tables disposées sur l’esplanade sont pleines, remplies des familles et enfants… Autour de nous, partout, les enfants jouent, courent, se poursuivent, circulent en vélos ou trottinettes. Autour de monsieur le préfet, beaucoup de monde aussi, pour lui présenter des doléances, lui parler, le saluer ou simplement être à côté de lui. Comme à son habitude, il est seul, parmi la foule, juste accompagné de Michèle Anel-Dios, sa représentante dans le quartier.
« … Je suis musulman, français. Si vous m’aimez faites moi un câlin!… », C’est sur cette annonce que s’ouvre les projections géantes sur les façades des bâtiments de la place Avogadro.
Les témoignages de femmes, d’hommes, jeunes et moins jeunes, habitants du quartier s’enchaînent, tous avec la même volonté de montrer un visage positif des habitants et de leur quartier, mais aussi de leurs trajectoires et aspirations. Karim, animateur au JDV, par ses dessins, raconte l’exil, son arrivée en France.
Ils racontent la lutte contre les préjugés, leurs actions pour être reconnu comme semblable (pareil).
Puis vient l’évocation des chantiers d’insertion, le nettoyage des tags sur les murs du quartier, des difficultés du quartier, de l’implication des femmes dans la vie associative, des marches exploratoires.
Les femmes de l’association Aux Fils d’or et leur cuisine, les maraudes de l’association Humanîmes, les ateliers musicales de la chef d’orchestre Zahia Ziouani, les différentes communautés comoriennes, mahoraises et tchétchènes seront particulièrement mis à l’honneur.
Le bruit, les cris des enfants, le fracas, couvrira parfois la bande-son. Mais c’est n’est que le foisonnement de la vie dans les quartiers, l’expression de son exubérance.
Et voici que les enfants évoquent, dans un triptyque empreint d’une grande poésie, leurs rêves et desideratas. « Je rêve d’un ailleurs…. ». On entend aussi un «minot» faire le récit de la vie de sa mère. Émouvant!
Un ancien se raconte, parle de son enfance déscolarisé, de son parcours d’acquisition de la langue française. S’en suivra un poème de son crû, « J’écris ton nom… ».
Et pendant ce temps… les gamins jouent. Officiellement, ils ont l’autorisation de minuit et ne s’en priveront pas! Un symbolique feu d’artifice clôturera les projections de ces 14 témoignages et près de 400 portraits et s’achèvera, devant un public un peu clairsemé, par le concert du groupe d’inspiration indienne Tritha Electric.
On se séparera avec l’espoir de porter l’expérience à d’autres territoires de Nîmes et de présenter cet ensemble au public du centre-ville.
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