La visite du « sous-préfet aux champs » immortalisée par Alphonse Daudet exprimait le prestige et faste qu’une telle visite pouvait revêtir au XIXème siècle. « … Mr le sous-préfet est en tournée. Cocher devant, laquais derrière, la calèche de la sous-préfecture l’emporte majestueusement… Pour cette journée mémorable, Mr le sous-préfet a mis son bel habit brodé… ».
Sauf qu’en 2016, avec Didier Lauga,préfet du Gard, nouvellement nommé et en poste depuis le 1er janvier, on est loin de la représentation qu’en faisait Daudet.
C’est sans tambours, ni trompettes, ni emphase, qu’il est venu, avec quelque retard, accompagné de Carl Accettone, son directeur de cabinet, Michèle Anel-Dios, déléguée du préfet, son chauffeur et sans protection, en toute simplicité à la villa Morise.
Mercredi 27 avril, donc, à l’invitation d’Alain Lorgeas, président du comité de quartier, le préfet s’est rendu dans le quartier de Pissevin à la rencontre des acteurs de l’association « Espace de coopération Nîmes Pissevin » (ECNP)* et de son président, Jean-Paul Sposito.
Une rapide visite, en petit comité, l’amènera sur le chantier de démolition-réhabilitation de logements sociaux d’Habitat du Gard situés rue Fragonard.
La réunion qui s’en suivra permettra à la trentaine de personnes présentes, représentants d’associations, principalement, d’engager une discussion directe et courtoise sur les problématiques du quartier et de poser des questions sur l’engagement de l’État dans la rénovation de ce quartier, le nombre de personnes radicalisées qui y séjournent…
Des questions et des réponses
Sur les différents sujets abordés et débattus, comme le bruit et les incessants rodéos nocturnes qui créent un sentiment d’insécurité auprès des habitants, ou bien la simplification administrative tant attendue par les responsables associatifs, ou les financements en baisse et versés tardivement aux associations, Monsieur le préfet est à l’écoute et apporte des réponses claires.
Alain Lorgeas interrogera, le préfet sur les cohérences entre les dispositifs et plans de la rénovation urbaine et de la politique de la ville, parlera du programme ANRU 2 et ses enjeux comme d’un rendez-vous et une chance à ne pas manquer.
Sur ces sujets, le préfet veut être constructif mais sans concessions dans le dialogue qu’il souhaite entretenir avec tous les acteurs de la politique de la Ville (Ville, Agglo, Conseils Citoyens, associations et habitants) et affirme sa volonté de voir le trajet de la future ligne de tram, le T2 (voir notre article), passer dans Pissevin et non le contourner.
« Il faut que ça bouge! ».
« Il faut que ça bouge! », cette phrase qui ponctuait une de ses réponses, montre, à n’en pas douter, que cet homme de dossier et de dialogue, ne se laissera pas distraire de sa mission de cohésion sociale par les chants doucereux de « conseillers en chambre » et qu’en pragmatique, il préférera chercher les solutions, en concertation, au plus près des réalités du terrain.
*L’ECNP est une association qui regroupe, au sein de son conseil d’administration, à parité égale, des associations et des habitants du quartier. Ces objectifs sont de favoriser le « mieux vivre » sur le territoire de Nîmes Pissevin en soutenant les initiatives portées par les habitants et les acteurs locaux ainsi que de contribuer à l’animation du territoire en incitant au débat public et à la vie culturelle et sociale.