Depuis cinq ans Le petit atelier, une association installée près du Chemin bas d’Avignon, déroule ses interventions au Centre socioculturel André-Malraux. Depuis trois ans, son travail donne lieu à l’édition de supports qui consignent les confidences des habitants du quartier.
Véronique Pinguet, présidente de l’association, est en passe de terminer son troisième recueil : après « Histoires de chez moi » en 2014, et « Mon cahier nîmois » en 2015, ce sera cette année « Journal intime du Chemin bas d’Avignon ». Elle a pour cela tenu plusieurs permanences au Centre socioculturel, mais aussi pourchassé ses témoins : « Attirer les gens sur un projet comme celui-ci, qui vise à collecter les souvenirs des habitants du quartier, d’aujourd’hui ou d’hier, n’est pas évident. Il m’a fallu accrocher des volontaires sur le marché, devant les écoles, etc. » L’idée est de travailler sur la mixité sociale et les relations intra et extra muros. Malgré les réticences, Véronique Pinguet a collecté une cinquantaine de témoignages d’anciens et nouveaux arrivants, d’individus anonymes, de commerçants, enseignants ou représentants associatifs. De quoi rédiger 45 pages à ce jour, et la saisie des textes n’est pas terminée.
L’évolution du quartier est contrastée
L’action du Petit atelier a permis de recueillir aussi bien des souvenirs personnels que des récits d’enfance, des tranches de vie, des histoires de voisinage, de difficultés d’insertion. Une ancienne résidente est venue spécialement d’Arles retrouver des souvenirs et délivrer le sien.
Ceux qui ont emménagé, dès leur construction, dans les nouveaux immeubles, ou même les primo-arrivants d’aujourd’hui, louent le confort des appartements et la proximité de commerces et de services. Pour beaucoup, le quartier reste donc attractif.
A travers ces récits, Véronique Pinguet a pu noter l’évolution des rapports sociaux : l’entraide spontanée entre voisins, qui prévalait il y a bien longtemps, a laissé place à l’individualisme, avec pour conséquence l’isolement de certains.
Le petit atelier présentera l’ouvrage de restitution de cette moisson de témoignages le 31 mai prochain, avec une exposition graphique et une mise en scène de certains récits. Le « Journal intime du Chemin bas d’Avignon », recueil de textes et illustrations, sera tiré à plus de deux cents exemplaires.